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Un rêve est mort, assassiné par un poète.

Intellectuel, artiste et militant politique sénégalais. En lutte contre le contrôle de la France sur le Sénégal postindépendance, sous Leopold Sédar Senghor.

Né à Niamey le 18 septembre 1946 il est en 1966 Premier sénégalais admis à l'École normale supérieure de Saint-Cloud - au contraire de Senghor qui a échoué plusieurs années auparavant-. Membre actif de l’Union des étudiants communistes puis de l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes.

En 1967, il joue dans La Chinoise dans le rôle du « camarade X », militant maoïste noir du cinéaste Jean-Luc Goddard. L’année suivante, il prend activement part au mouvement de Mai 68 en France et du mouvement contestataire post-1968 au Sénégal, contre président sénégalais Léopold Sédar Senghor

En octobre 1969, sur le chemin du retour de vacances estivales au Sénégal, Omar Blondin Diop est refoulé du territoire français pour ses activités politiques de l’année précédente. Il sera réadmis en France l’année suivante, sur intervention du président Senghor, Omar Blondin Diop est réadmis en France en octobre, mais ne réintègre pas l’École normale supérieure de Saint-Cloud, dont il estime que la formation produit des « petits monstres de connaissances livresques et de prétention grotesque »

1971, 1971 : Dans la nuit du 15 au 16 janvier pour protester contre des travaux démesurés des grandes artères de la capitale sénégalaise pour une visite-éclair du président français Georges Pompidou à Dakar, un groupe d’une quinzaine de militants inspirés du Black Panther Party et des Tupamaros uruguayens, dont deux frères cadets d’Omar Blondin Diop, incendient le Centre culturel français et une annexe du ministère des Travaux publics. Trois semaines plus tard, ils prévoient un attentat sur le cortège présidentiel mais sont arrêtés avant de pouvoir passer à l’action.

Quittant aussitôt Paris, Omar Blondin Diop projette de libérer ses jeunes frères et camarades à la suite d’une formation à la lutte armée. Avec plusieurs amis, il se rend dans un camp du Fatah en Syrie, à une trentaine de kilomètres de Damas, où il apprend le maniement des armes, de jour comme de nuit, nourri de pain sec, d’olives, et de thé. Le groupe se dirige ensuite vers Alger, alors « capitale de la révolution mondiale », lieu de convergence des mouvements de libération de l’époque, où le Black Panther Party a ouvert un bureau international. Leur plan est d’enlever l’ambassadeur de France au Sénégal en échange de leurs camarades emprisonnés grâce au soutien logistique du Front de libération nationale algérien. Mais les dirigeants afro-américains Eldridge Cleaver et Huey Newton sont en crise ouverte et le Black Panther Party en exil ne peut assurer la mise en contact. Après une escale à Conakry, Omar Blondin Diop s’installe à Bamako, où réside une partie de sa famille. Il y fréquente des jeunes sensibles au marxisme, en particulier les enfants d’ex-dirigeants du régime déchu de Modibo Keïta.

1971 : En fin novembre, à la veille d’une visite officielle du président Senghor au Mali, la junte militaire de Moussa Traoré procède à l’arrestation préventive d’exilés politiques, parmi lesquels Omar Blondin Diop.

1971En fin novembre, à la veille d’une visite officielle du président Senghor au Mali, la junte militaire de Moussa Traoré procède à l’arrestation préventive d’exilés politiques, parmi lesquels Omar Blondin Diop.

1972: Extradited to Senegal, he is sentenced on March 23 by the Senegalese Special Tribunal to 3 years in prison for “undermining state security”. He is imprisoned in the prison on Gorée Island and sent to disciplinary cells several times after altercations with prison guards. Interior Minister Jean Collin, a former French colonial administrator who became a Senegalese leader after independence (and President Senghor’s nephew-in-law by marriage) expressly ordered them to be uncompromising towards political prisoners affiliated with the “Blondin Diop brothers”.

1973, le 11 mai, l’administration pénitentiaire sénégalaise annonce la mort d’Omar Blondin Diop, présentée comme un « suicide » par pendaison. La nouvelle provoque une intense colère populaire, rappelant les journées de feu de Mai 68. Le 12 mai, l’inhumation du corps du défunt organisée par le ministre de l’Intérieur Jean Collin est effectuée par des policiers anti-émeute à la-va-vite.

Il est mort en prison, assassiné par un ministre français du Sénégal soi-disant indépendant, sur une ile d’où ses propres ancêtres, partaient pour l’Amérique dans les cales des bateaux… tout un symbole.

Le 1er juin, en réaction à la pression internationale, le président Senghor tient une conférence de presse à Paris au cours de laquelle il déclarait avoir le sentiment d’être manipulé. Quelques jours plus tard, le 6 juin, le père d’Omar Blondin Diop, qui avait assisté à l’autopsie du corps et constaté « plusieurs traumatismes violents portés dans les régions bulbaire et lombo-sacrée ayant entraîné une forte commotion cérébrale », porte plainte contre X pour « coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort et non-assistance à personne en danger »17. Le juge d’instruction Moustapha Touré mène son enquête et relève des irrégularités dans la main courante de la prison : Omar Blondin Diop s’évanouit la semaine précédant l’annonce de sa mort et l’administration pénitentiaire ne prit aucune mesure pour le soigner. Le juge entame alors l’inculpation de plusieurs gardes pénitentiaires mais n’ira pas au bout, il est écarté de l’affaire, et remplace par le juge Elias Dosseh qui mettra fin aux poursuites judiciaires en délivrant une « ordonnance d’incompétence ».

Ses activités militantes et politiques méritaient-elles son assassinat ? Le Che Guevara francophone, aurait eu 78ans aujourd’hui. Et personne n’a été condamné à ce jour pour son assassinat sous le régime de celui qu’on appelait le poète -président.

Since 1973: despite an endless series of complaints filed by his family and friends, particularly in 2013, on the fortieth anniversary of his death, the case of Omar Blondin Diop’s death has never been reopened. Despite the changes of regime and successive presidents, notably the socialist government of Abdoulaye Wade. Omar Blondin Diop has become a symbol of resistance for a section of Senegalese youth today, and his photo was resurfaced during anti-imperialist demonstrations.

Mais qui protège-t-on dans ce dossier ?

Tout s’effondre disait Achebe. Nous y sommes depuis 78ans !

D’ici à mon prochain billet… lisez-en plus sur la comète Omar, le rêve de liberté assassiné par le poète Président.

Teju